Αρχείο για Ιανουαρίου, 2008

Le Verbe Être

Posted in Andre Breton with tags , , , on 24/01/2008 by Magica de Spell


XY
Originally uploaded by dou_ble_you

Je connais le désespoir dans ses grandes lignes. Le désespoir n’a pas d’ailes, il ne se tient pas nécessairement à une table desservie sur une terrasse, le soir, au bord de la mer. C’est le désespoir et ce n’est pas le retour d’une quantité de petits faits comme des graines qui quittent à la nuit tombante un sillon pour un autre. Ce n’est pas la mousse sur une pierre ou le verre à boire. C’est un bateau criblé de neige, si vous voulez, comme les oiseaux qui tombent et leur sang n’a pas la moindre épaisseur. Je connais le désespoir dans ses grandes lignes. Une forme très petite, délimitée par un bijou de cheveux. C’est le désespoir. Un collier de perles pour lequel on ne saurait trouver de fermoir et dont l’existence ne tient pas même à un fil, voilà le désespoir. Le reste, nous n’en parlons pas. Nous n’avons pas fini de deséspérer, si nous commençons. Moi je désespère de l’abat-jour vers quatre heures, je désespère de l’éventail vers minuit, je désespère de la cigarette des condamnés. Je connais le désespoir dans ses grandes lignes. Le désespoir n’a pas de coeur, la main reste toujours au désespoir hors d’haleine, au désespoir dont les glaces ne nous disent jamais s’il est mort. Je vis de ce désespoir qui m’enchante. J’aime cette mouche bleue qui vole dans le ciel à l’heure où les étoiles chantonnent. Je connais dans ses grandes lignes le désespoir aux longs étonnements grêles, le désespoir de la fierté, le désespoir de la colère. Je me lève chaque jour comme tout le monde et je détends les bras sur un papier à fleurs, je ne me souviens de rien, et c’est toujours avec désespoir que je découvre les beaux arbres déracinés de la nuit. L’air de la chambre est beau comme des baguettes de tambour. Il fait un temps de temps. Je connais le dsespoir dans ses grandes lignes. C’est comme le vent du rideau qui me tend la perche. A-t-on idée d’un désespoir pareil! Au feu! Ah! ils vont encore venir… Et les annonces de journal, et les réclames lumineuses le long du canal. Tas de sable, espèce de tas de sable! Dans ses grandes lignes le désespoir n’a pas d’importance. C’est une corvée d’arbres qui va encore faire une forêt, c’est une corvée d’étoiles qui va encore faire un jour de moins, c’est une corvée de jours de moins qui va encore faire ma vie.

André Breton 

Αυτοσυντήρηση

Posted in Κική Δημουλά with tags , , on 23/01/2008 by Magica de Spell

Θα πρέπει να ήταν άνοιξη γιατί η μνήμη αυτή υπερπηδώντας παπαρούνες έρχεται. Εκτός εάν η νοσταλγία από πολύ βιασύνη, παραγνώρισ’ ενθυμούμενο. Μοιάζουνε τόσο μεταξύ τους όλα όταν τα πάρει ο χαμός. Αλλά μπορεί να’ναι ξένο αυτό το φόντο, να’ναι παπαρούνες δανεισμένες από μιάν άλλην ιστορία, δική μου ή ξένη. Τα κάνει κάτι τέτοια η αναπόληση. Από φιλοκαλία κι έπαρση.

Όμως θα πρέπει να ‘ταν άνοιξη γιατί και μέλισσες βλέπω να πετουν γύρω απ΄αυτή τη μνήμη, με περιπάθεια και πίστη να συνωστίζονται στον καλύκά της. Εκτός αν είναι ο οργασμός νόμος του παρελθόντος, μηχανισμός του ανεπανάληπτου. Αν μένει πάντα κάποια γύρις στα τελειωμένα πράγματα για την επικονίαση της εμπειρίας, της λύπης και της ποιήσης.

Κική Δημουλά

Lovesong

Posted in Ξένη Ποίηση, Ted Hughes with tags , , on 16/01/2008 by Magica de Spell


LOST IN A DREAM
Originally uploaded by CRYSTALL

He loved her and she loved him.
His kisses sucked out her whole past and future or tried to
He had no other appetite
She bit him she gnawed him she sucked
She wanted him complete inside her
Safe and sure forever and ever
Their little cries fluttered into the curtains

Her eyes wanted nothing to get away
Her looks nailed down his hands his wrists his elbows
He gripped her hard so that life
Should not drag her from that moment
He wanted all future to cease
He wanted to topple with his arms round her
Off that moment’s brink and into nothing
Or everlasting or whatever there was

Her embrace was an immense press
To print him into her bones
His smiles were the garrets of a fairy palace
Where the real world would never come
Her smiles were spider bites
So he would lie still till she felt hungry
His words were occupying armies
Her laughs were an assassin’s attempts
His looks were bullets daggers of revenge
His glances were ghosts in the corner with horrible secrets
His whispers were whips and jackboots
Her kisses were lawyers steadily writing
His caresses were the last hooks of a castaway
Her love-tricks were the grinding of locks
And their deep cries crawled over the floors
Like an animal dragging a great trap
His promises were the surgeon’s gag
Her promises took the top off his skull
She would get a brooch made of it
His vows pulled out all her sinews
He showed her how to make a love-knot
Her vows put his eyes in formalin
At the back of her secret drawer
Their screams stuck in the wall

Their heads fell apart into sleep like the two halves
Of a lopped melon, but love is hard to stop

In their entwined sleep they exchanged arms and legs
In their dreams their brains took each other hostage

In the morning they wore each other’s face

Ted Hughes

There is a certain slant of light

Posted in Emily Dickinson with tags , , on 08/01/2008 by Magica de Spell

There is a certain slant of light

Originally uploaded by Muffet

There’s a certain slant of light,
On winter afternoons,
That oppresses, like the weight
Of cathedral tunes.

Heavenly hurt it gives us;
We can find no scar,
But internal difference
Where the meanings are.

None may teach it anything,
‘Tis the seal, despair,–
An imperial affliction
Sent us of the air.

When it comes, the landscape listens,
Shadows hold their breath;
When it goes, ’tis like the distance
On the look of death.

Emily Dickinson